Quels sont les thèmes défendus par la CFE-CGC durant cette négociation sur le paritarisme dont la conclusion est attendue courant avril ?
Nous avons proposé plusieurs pistes d’amélioration importantes. Sur le paritarisme de gestion, l’accord de 2012 impose au moins 30 % de femmes dans les instances : nous demandons une parité totale. Sans négliger la difficulté pratique : ce n’est pas toujours facile pour une organisation syndicale d’avoir une représentativité totalement mixte sur le court terme. Pour y arriver, nous prônons que ce paramètre soit jugé sur le temps long, sur la durée de deux mandats par exemple, ce qui permettrait d’anticiper la montée en compétences de militants et de militantes.
De la même manière, la présidence et la vice-présidence des organismes paritaires sont actuellement tournantes entre représentants des salariés et du patronat. Nous demandons qu’une rotation soit établie à l’avance entre les syndicats de salariés. Cela éviterait les accords de couloir et autres « renvois d’ascenseur » que nous connaissons actuellement. Là encore, cela permettrait la montée en compétence. Si un syndicat de salariés sait que dans quatre ans, il exercera telle présidence, il peut pousser son candidat ou sa candidate à la vice-présidence dans un premier temps pour que cette personne se hisse petit à petit au niveau de la fonction.
La CFE-CGC se heurte-t-elle à des points durs ?
Si l’on reprend l’ANI de 2012 sur la modernisation et le fonctionnement du paritarisme, la question se pose toujours de savoir comment la CFE-CGC pourrait rejoindre le camp des signataires. Pour cela, il faudrait déjà résoudre la problématique du vote par tête établi par cet accord. Selon ce principe de fonctionnement, il suffit qu’un seul syndicat de salariés vote avec les organisations patronales pour qu’un texte soit validé. C’est un point dur parce que cela ne respecte pas l’idée que la CFE-CGC se fait de la gestion paritaire. Pour nous, ce type de vote devrait répondre à un consensus large, ce que ne permet pas le vote par tête. À défaut de réussir à supprimer ce système, nous proposons, pour qu’un texte soit validé, un vote par tête avec un taux d’approbation plus important, par exemple trois-quarts des têtes en première lecture.